La Petite Lili

Un film de Claude Miller

D’après La Mouette, d’Anton Tchekhov

Avec Ludivine Sagnier, Bernard Giraudeau, Nicole Garcia, Robinson Stévenin, Julie Depardieu, Jean-Pierre Marielle…

L’amour du cinéma, la douleur du cinéma.

La Petite Lili parle de tout cela, et bien plus encore. D’amour, de haine, de cruauté, de la vie simplement.

Julien et Lili, un cinéaste en devenir, rebelle, et sa petite amie, comédienne espiègle et sensuelle, forment le double jeune de Brice, réalisateur académique et Mado, comédienne et mère de Julien.

Ces personnages vont se croiser, sur une petite île de la côte Atlantique, se déchirer, se prendre de passion, autour du cinéma et son monde.

Claude Miller nous offre une sublime et cruelle mise en abyme dans le monde du cinéma, à travers son regard connaisseur, oscillant inévitablement entre celui de l’artiste, transcendé par la vision sans concession du personnage de Julien et celui de l’académiste Brice, incarnant pourtant une sagesse qui n’est pas dénuée d’art et de raison. Il dépeint aussi avec grand talent la futilité et l’égocentrisme d’un monde qui révèle souvent cruellement la nature humaine.

Alors que la petite Lili succombe à Brice, un calcul plus qu’un amour, Julien sombre, perdant sa muse.

On peut évoquer All about Eve, de Mankiewicz ou encore La Nuit Américaine. Les affres du monde du cinéma, mais aussi son élégance, ses passions sont au cœur de l’intrigue.

L’interprétation fiévreuse des comédiens, notamment de Robinson Stévenin et de Ludivine Sagnier, qui retrouve par ailleurs Bernard Giraudeau dans un rapport qui rappelle Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Ludivine Sagnier joue ici un rôle ambigu qui rappelle sur la fin sa propre carrière de comédienne, une mise en abyme à la fois bouleversante et dramatique.

Miller dépeint un milieu, son milieu, qu’il connaît, qu’il côtoie, qu’il observe.

Pour cela, pour ce drame magnifique sur fond de cinéma, découvrez La Petite Lili.

Arnaud Meunier

28/05/2006